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24 Sur la route : le gauchito Gil et la difunta Correa

  • dessaintjoel
  • 27 mai 2019
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 22 avr. 2023

Taupes et contre taupes : les routes du nord-ouest ont leurs taupes comme celles du sud mais on y trouve aussi de nombreuses contre taupes ; il s’agit de creux dans la route tout aussi dangereux que les taupes mais plus pernicieux car signalés comme de simples dos d’âne.

On trouve en effet aussi de nombreux dos d’âne (badenes), dont la partie basse est en fait destinée à laisser passer une rivière. Ce système permet de faire l’économie d’un pont, en faisant passer la route sous la rivière plutôt que l’inverse. Dans la mesure où les rivières sont le plus souvent à sec, c’est un calcul rationnel.



La route peut traverser une forêt vierge,





ou le parc des cactus,



laisser voir au loin des montagnes dans les nuages,




serpenter sur les pentes


se transformer en piste




mais le plus souvent, elle s’étend toute droite sur des dizaines de kilomètres de steppe.




Le risque d’assoupissement est réel ; heureusement on peut le combattre grâce à la coca. La feuille de coca a de nombreuses vertus médicinales (lutte contre la fatigue, le mal des montagnes, les caries…) qui la rendent très populaire dans toute l’Amérique du sud, où elle est en vente un peu partout (env. 3 € les 100 g).


Marché de Salta : à droite, dans le grand sac bleu, les feuilles de coca


Elle est interdite en France, au motif qu’on peut en extraire de la cocaïne.




Très souvent, au bord de la route, au nord-ouest comme au sud, on peut voir de petites chapelles rouges, entourées de fanions également rouges.



Il s’agit d’autels en l’honneur du gauchito Gil, où les fidèles viennent apporter des offrandes : jouets, bouteilles vides, photos…






Le gauchito Gil est un personnage légendaire, sorte de Robin des Bois dont on ne sait pas s’il a vraiment existé. Il aurait vécu à la fin du 19eme siècle ; condamné pour avoir volé des riches afin de donner aux pauvres ou pour avoir refusé de participer à la guerre contre le Paraguay, il aurait promis au bourreau qu’un enfant, gravement malade, guérirait si le bourreau allait le voir et invoquait Gil. Selon les versions, l’enfant est le fils de Gil ou celui du bourreau. Bien entendu, la guérison eut lieu et le gaucho est donc devenu une sorte de saint, d’ailleurs représenté avec une croix en arrière-plan et vénéré dans toute l’Argentine. Ce miracle n’est toutefois pas homologué par le Vatican.






Moins fréquentes, les marques en l’honneur de la difunta Correa sont souvent des pneus portant l’inscription « difunta Correa » à la peinture blanche. Il s’agit plutôt de points de repère sur la route du sanctuaire mais on voit aussi des petites chapelles blanches avec des bouteilles vides.

En 1841, Deolinda Correa a, dit-on, voulu suivre son mari parti à la guerre (cette fois, la guerre civile entre unitaristes et fédéralistes), en emmenant son fils nouveau-né avec elle. Elle est morte de soif et d’épuisement mais son bébé a été retrouvé vivant, la tétant encore : ce miracle, pas plus homologué par le Vatican que le précédent, vaut depuis à la défunte une immense popularité, notamment auprès des chauffeurs de camion. Un village s’est construit autour du lieu où la défunte a été retrouvée, à 50 kms environ de San Juan et 150 de Mendoza ; autour d’un patio, une dizaine de chapelles abritent les restes de Deolinda et les innombrables offrandes apportées par le million de fidèles qui viennent chaque année de toute l’Argentine.



Rue principale du village autour du sanctuaire



La chapelle n°1, où repose la défunte



Une des chapelles où sont disposées les offrandes








Le musée de la foi expose les offrandes de célébrités





Peinture murale dans le village



Signalons enfin une dernière caractéristique des routes argentines : les fréquents contrôles de police.

Nous sommes allés jusqu'à quatre en une matinée. Ils se limitent à vérifier les papiers de la voiture et le permis de conduire du conducteur, sans prétendre contribuer au respect du code de la route. Ainsi, un policier m’ayant pris sans codes allumés[1] (un oubli de ma part) a fini par me dire que me faire payer une amende serait trop compliqué puisque j’étais étranger. Le nombre important de services de police[2] n’est sans doute pas sans lien avec la fréquence des contrôles dont le principal motif semble le remplissage de tableaux statistiques. Les policiers sont d'une grande amabilité et devant des papiers français ne manquent pas d'évoquer Zinédine Zidane ou encore "Paris, ciudad del amor". S'ajoutent parfois des contrôles phyto sanitaires exercés par des autorités spécialisées, destinés à empêcher le passage de fruits et légumes d'ne province à l'autre

[1] On doit rouler avec les codes allumés sur les routes nationales ; sur les autres, cela se discute.


[2] Sans prétendre à l'exhaustivité : Policia federal, policia provincial, policia local, policia viale (routière), gendarmeria nacional, auxquelles s’ajoutent la policia de seguridad aeroportuaria et dès qu’il y a un lac, la prefectura naval. Au Chili, il n'y a qu'un seul corps de police : les carabineros.

 
 
 

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