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16 Le palais de la Moneda

  • dessaintjoel
  • 18 avr. 2019
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 22 avr. 2023


Le centre de Santiago du Chili est très agréable : rue piétonnes autour de la Plaza de armas, larges trottoirs de l’avenue du Libertador, métro rapide où on utilise la carte BIP, qui s’achète …dans les stations de métro.





Plaza de Armas

Cathédrale de Santiago sur la plaza des armas












On peut surplomber la ville depuis le parc San Cristobal, où l’on accède par un funiculaire..














Juste à côté de l’église San Francisco, le plus vieux bâtiment de la ville (1586-1628) qui a résisté à tous les tremblements de terre, on peut se promener dans le tout petit quartier Paris Londres, du nom des deux rues qui le composent et où se trouvent les immeubles art nouveau de Santiago.


Statue dans l'Eglise San Francisco






La rue de Paris dans le quartier Paris Londres



Le musée des arts précolombiens abrite une très belle collection de sculptures et bijoux








mais aussi des momies, plus anciennes que les plus anciennes momies égyptiennes


et des quipus incas.




Un quipu est un ensemble de fils de coton ou de poils de lamas tressés, teints et portant des nœuds. Il permet de compter mais plus largement de stocker de l’information. Il faut un expert, le quipucamayoc (qu’il n’est pas exagéré de qualifier d’expert-comptable inca), pour l’interpréter.





Mais Santiago c’est surtout, pour les Européens plus si jeunes que nous sommes, le souvenir du 11 septembre 1973, jour du coup d’Etat qui a instauré la dictature militaire. Celle-ci a pris fin en 1990, après qu’un référendum ait donné une majorité de « non » à la poursuite du régime, à la grande surprise de celui-ci, affaibli par une opposition intérieure et des pressions internationales de plus en plus fortes.[1]

Le musée de la mémoire et des droits de l’homme est issu des travaux des commissions pour la vérité et la justice qui ont patiemment écrit l’histoire des arrestations, des tortures et des assassinats de cette période. Elles ont recensé 38 000 victimes dont plus de 3200 ont été tuées.

Le musée projette en boucle les images du 11 septembre et notamment le bombardement du palis de la Moneda, siège de la présidence de la République par l’aviation chilienne, où est mort Salvador Allende.





Des images déjà vues cent fois mais qui demeurent toujours aussi impressionnantes (imaginez le palais de l’Elysée bombardé par l’armée de l’air). Une vue du palais en temps réel est également projetée, peut-être au cas où…






Il faut se souvenir que contrairement à la plupart des pays d’Amérique latine, dont l’Argentine, le Chili était jusque-là une réelle démocratie, qui n’avait jamais connu de prise du pouvoir par l’armée.

Les auteurs du coup d’Etat précisent d’ailleurs rapidement qu’il ne s’agit en aucun cas d’un coup d’Etat mais d’un rétablissement de l’ordre constitutionnel que le gouvernement de l’Unité populaire est incapable de garantir.



Ce rétablissement consiste à bombarder la présidence, congédier le parlement, interdire les partis politiques, instaurer le couvre-feu, la censure, les arrestations arbitraires et la torture, brûler les listes électorales…


Centre d'interrogatoire de la DINA, 38 rue de Londres.Environ 100 personnes y sont mortes

Depuis 1990, la démocratie a été rétablie, les élections présidentielles ont été gagnées trois fois par des candidats de gauche et la lumière a été faite sur la dictature ; dans les boutiques de souvenir, les portraits de Salvador Allende et de Che Guevara voisinent avec les scènes de l’Evangile ; cependant, les auteurs du coup d’Etat sont tous morts dans leur lit et très peu de condamnations ont été prononcées.

Au musée national de la marine, à Valparaiso, une salle est consacrée à la mémoire de l’amiral Merino, commandant en chef de la marine en 1973 et un des auteurs du coup d’Etat, que la marine considère visiblement comme un grand homme. On y voit son uniforme avec la médaille de « services éminents rendus le 11 septembre 1973 », sa proclamation officielle (ci-dessus), et le message, signé « Pepe », qu’il a envoyé le 9 septembre pour fixer le jour et l’heure à ses amis Gustavo (Gustavo Leigh, commandant en chef de l’aviation) et Augusto (Augusto Pinochet, commandant en chef de l’armée de terre, qui s’auto proclamera peu après président de la république).

Il est vrai qu’à l’entrée du musée un panneau avertit le visiteur qu’il entre dans une zone militaire et qu’il est donc soumis à l’autorité militaire…

[1] Cet épisode est raconté dans le film « No » de Pablo Larrain (2012)

 
 
 

1 Comment


lyrondelle
May 14, 2019

Merci pour le rappel historique très intéressant et pour l'ensemble de vos commentaires parfois drôles et toujours instructifs

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