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14 Distances, gilets jaunes, chiens et taupes: quelques aspects de la vie quotidienne

  • dessaintjoel
  • 9 avr. 2019
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 22 avr. 2023


Avant d'aller plus loin au Chili, il est temps d'évoquer la vie quotidienne en Argentine, en particulier pour ceux que le voyage tenterait.


L’Argentine, c’est grand !

Sur la carte ci dessous, vous pouvez voir les endroits où nous sommes allés et qui font l’objet des chapitres précédents.



Cinq fois la France peut paraître une notion un peu abstraite : pour dire les choses autrement, si vous collez l’Argentine sur l’Europe avec Buenos Aires à la place de Paris, la péninsule de Valdes est à Tunis et Ushuaïa à la frontière entre l’Algérie et le Niger. Des déplacements qui paraissent minimes sur la carte prennent en fait beaucoup de temps.


Plus de 90 % de la population se trouve au nord d’une ligne Buenos Aires-Mendoza, c’est-à-dire qu’une grande partie de l’Argentine est un désert et que nous avons complètement perdu l’habitude des grandes villes.


Gilets jaunes

En Argentine aussi, il y a des gilets jaunes : ce sont des employés municipaux chargés de faire payer le stationnement. Une fois votre voiture garée, vous allez trouver le gilet jaune et lui indiquez votre numéro de plaque et le nombre d’heures que vous souhaitez ; vous payez et recevez un papier à mettre derrière votre pare-brise. Chaque gilet jaune est chargé d’un secteur et reste toute la journée au carrefour[1]. Il ou elle est assisté d’un ou deux gilets orange, qui vérifient que toutes les voitures ont bien un papier et ne dépassent pas l’horaire prévu. Incontestablement, cela crée des emplois…


Chiens

Hors Buenos Aires, on voit dans toutes les villes de nombreux chiens dans les rues, qui semblent n’appartenir à personne. Le poil luisant et bien nourris, ils sont très bien traités : certains s’amusent à poursuivre les voitures en aboyant bruyamment, ce qui leur fait prendre de gros risques dès qu’il y a un peu de circulation mais nous n’avons pas vu un seul accident car les conducteurs font très attention. De même, si un chien dort profondément devant la porte d’un magasin –ce qui n’est pas rare- on l’enjambe avec précaution pour ne pas le réveiller. Le sommeil des chiens fait plaisir à voir et montre qu'ils se sentent en parfaite sécurité. Bref, le chien est un peu à l’Argentine ce que la vache est à l’Inde (en mieux nourri).


Chiens en pleine action

Taupes

Sur les routes, les indications de limite de vitesse et les interdictions de dépasser inspirent une indifférence teintée de mépris. Le conducteur argentin semble attaché au respect d’une vitesse minimum de 100 kms/h et par conséquent dépasse sans attendre quiconque ne respecterait pas cette règle.

Cependant, tout le monde prend très au sérieux les taupes : les topes, rapidement surnommés taupes par les étrangers facétieux, sont des ralentisseurs en ciment qui obligent à quasiment s’arrêter si on veut conserver des amortisseurs, voire des roues. Les taupes pullulent à l’entrée des villes et on en trouve parfois de sauvages en rase campagne

Dans la campagne, plus précisément la steppe, ce panneau doit aussi être pris au sérieux : si en France, on ne voit jamais de cerf ou de biche traverser une route malgré les panneaux qui les annoncent, en Argentine, les guanacos le font très fréquemment.



Priorité

A certains carrefours, la règle de priorité est clairement indiquée...




mais le plus souvent, il n’a y a pas d’indication. Il est très clair alors que la priorité n’est pas à droite. Il serait excessif d’en déduire qu’elle est à gauche ou même d’en déduire qu’il n’y pas de règle : il semble que la règle existe mais varie d’un carrefour à l’autre. Cette conclusion est cependant purement empirique et ne prétend pas avoir de valeur scientifique. Il est certain toutefois qu’en dehors des feux rouges, les piétons n’ont aucune priorité, en particulier pas sur les passages pour piétons qui sont donc peu empruntés. Si, mu par un réflexe de conducteur européen, vous vous avisez de laisser un piéton traverser, celui-ci en sera fort surpris et vous remerciera chaleureusement.


Pesos

En fait, on peut vous le confirmer : les billets de 1000 pesos existent. Mais on peut vous confirmer aussi que l’argent liquide est un problème : les retraits dans les distributeurs sont limités à 3000 pesos par jour (60€) (quand les distributeurs fonctionnent) et sont soumis à une commission exorbitante. Il est préférable de changer des billets mais il faut trouver un guichet, ce qui hors de Buenos Aires peut être difficile : à El Calafate, trois heures d’attente à la seule banque qui change des devises. Mais en fait, tout cela est sans grande importance car on peut tout payer par carte, même le prix du stationnement aux gilets jaunes. On peut vous confirmer aussi que le peso a baissé de 10% en moins d'un mois, que le taux d'intérêt sur les dépôts à un mois est de 25 % et que les banques accordent des crédits à la consommation à des taux d'environ 80 %. On peut payer en dollars et en euros pratiquement partout, y compris au supermarché.

Nourriture

Comme chacun sait, la viande et le vin sont excellents ; on sait moins qu’il y a une production importante de bière de très bonne qualité : de nombreuses villes de Patagonie ont leur bière artisanale. Les truites dans les zones de montagne et les crabes à Ushuaïa valent aussi le détour. Il faut surtout savoir que les portions sont énormes : en général, une portion pour deux peut suffire. De même, en commandant une bière, précisez que vous ne voulez pas un litre.

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Réfléchissez avant de commander un dessert : le dessert national est le flan de confiture de lait (dulce de leche) avec de la crème. Pour quelques pesos de plus, vous pouvez évidemment avoir un supplément de dulce de leche et -pourquoi pas ?- un supplément de crème.


Les gâteaux sont à l'avenant






toujours partants ?


L'essentiel


Si nous nous plaisantons volontiers de la vie en Argentine, cela ne doit pas faire oublier que tous les Argentins avec qui nous avons été en contact ont été très sympathiques et accueillants et que nous n’avons rencontré aucune difficulté, au contraire.

[1] La plupart des villes ont un plan en damier : les rues se coupent à angle droit et la distance –à peu près constante- entre deux rues est appelée cuadra. Les Argentins expriment donc souvent les distances en nombre de cuadras.

 
 
 

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