3 A la recherche du kiwi

Comme chacun sait, le nom maori "kiwi" désigne à la fois un animal (apteryx australis), un fruit et finalement les néo-zélandais qui se sont eux-mêmes donnés ce surnom.

Nous ne nous attarderons pas sur le fruit, la groseille de Chine, acclimaté en Nouvelle Zélande vers 1900 et exporté sous le nom de kiwi à partir des années 1950 pour éviter la connotation chinoise mal vue en Occident à cette époque.

De l'animal, le voyageur peut raisonnablement s’attendre à voir de nombreux spécimens puisqu'il est devenu le symbole du pays. Et en effet, au bord des routes, de fréquents panneaux signalent la présence de kiwis et invitent les conducteurs à la plus grande prudence.

Mais l’on apprend vite que la bête, à peu près de la taille d’une poule, vit uniquement sous d’épais buissons, ne se déplace que la nuit et est particulièrement craintive. Si l’on ajoute la couleur sombre de son plumage, on comprend que la probabilité de voir un kiwi dans la nature tend dangereusement vers zéro.

Evidemment, une solution de facilité consiste à photographier un kiwi empaillé

Ou une photo de kiwi

Ou une statuette de kiwi

ou un kiwi en peluche

L’essentiel est de ne pas prendre pour un kiwi un vulgaire waka, oiseau banal et peu farouche, comme cela peut arriver à des touristes débutants

Waka flatté d'être pris pour un kiwi mais demeurant néanmoins pensif

Fort heureusement, les autorités néo zélandaises ont tenu à faciliter la vie des voyageurs en aménageant quelques élevages de kiwis. En observant un profond silence, on peut assister à leur repas, dans un grand espace vitré reproduisant leur milieu naturel, c’est-à-dire des buissons en pleine nuit.

Le flash étant bien sûr interdit, cette photo est prise dans des conditions difficiles.

Regardez la bien car vous n’en verrez pas d’autres.

Mais une question se pose : pourquoi les néo- zélandais ont-ils adopté pour se désigner eux-mêmes le nom d’un oiseau qui ne vole pas, qu’on ne peut quasiment jamais voir et dont les qualités esthétiques sont discutables ?